La terre sigillée africaine – productions C, C/E et E

Dienst Simon

La terre sigillée (TS) est une vaisselle de table revêtue d’un engobe, non grésé dans le cas des productions africaines, cuite en mode C à l’intérieur de casettes. Durant le Ier s. ap. J.-C., cette technique commence à être utilisée dans des ateliers africains (principalement recensés en Tunisie). La terre sigillée africaine devient durant les siècles suivants la vaisselle fine de table de prédilection sur tout le pourtour méditerranéen. La production et l’exportations s’estompent à la fin de l’Antiquité tardive, vers les VIIe et VIIIe s. ap. J.-C.

La terre sigillée africaine C, plutôt produite en Tunisie Centrale, se distingue des autres terres sigillées africaines (A et D) par des parois généralement plus fines, ainsi qu’une pâte plus épurée et un vernis plus fin et lisse. La teinte est souvent plus rouge. Apparaissant vers le milieu du IIIe s. ap. J.-C., elle perdure jusqu’au VIe s. ap. J.-C. La terre sigillée E, beaucoup moins fréquente, est plus foncée, avec des microfossiles dans la pâte. Elle apparaît vers le milieu du IVe siècle, pour disparaître un siècle plus tard. Produite dans le sud de la Tunisie, elle est précédée par de rares formes en terre sigillée C/E, avec des caractéristiques communes aux deux autres pâtes. 

Les premières typologies (par F.O. Waagé, J.W. Salomonson et N. Lamboglia notamment) paraissent dans le deuxième tiers du XXe siècle alors que l’origine africaine de cette céramique n’est pas confirmée. La typologie de J.W. Hayes, parue en 1972, constitue la base de la typologie actuelle pour de nombreux chercheurs, avec son supplément de 1980. En 1981, le premier volume de l’Atlante delle forme ceramiche est édité, avec une présentation remaniée des différentes typologies. En 2004, M. Bonifay publie un ouvrage de référence sur la céramique africaine, subdivisant ou précisant certains types existants.

La typologie utilisée comme référentiel pour ONICer est issue principalement des travaux de J.W. Hayes, d’A. Carandini (Atlante I) et de M. Bonifay. La numérotation gardée est le plus souvent celle de J.W. Hayes, en indiquant les variantes distinguées par M. Bonifay. La typologie distingue les formes ouvertes sans marli, celles avec marli, les mortiers lisses, les formes ouvertes non-circulaires, les cruches et pichets, les gobelets et les couvercles. Le préfixe le plus courant est « Hayes », mais il est complété par des références Bonifay ou Sal. ou à l’Atlante.

Bonifay M., Études sur la céramique romaine tardive d’Afrique, Oxford, 2004.

Carandini A., St. Tortorella, L. Saguì & E. Tortorici, « Ceramica africana. Terra sigillata : vasi », dans Atlante delle forme ceramiche I. Ceramica fine romana nel bacino mediterraneo (medio e tardo impero). Enciclopedia dell’arte antica, Rome, 1981, pp. 19-183.

Hayes J.W., Late Roman Pottery, Londres, 1972.

Hayes J.W., A Supplement to Late Roman Pottery, Londres, 1980.

Lamboglia N., « Nuove osservazioni sulla “terra sigillata chiara” I. Tipi A e B », dans Rivista di Studi Liguri, 24, 1958), p. 257-330.

Lamboglia N., « Nuove osservazioni sulla “terra sigillata chiara” II. Tipi C, lucente e D », dans Rivista di Studi Liguri, 29, 1963, p. 145-212.