HANOTTE Alice
La catégorie des luminaires concerne tous les objets en terre cuite utilisés pour l’éclairage à savoir les lampes, les bougeoirs et les candélabres. Les pâtes sont variées en fonction du type d’argile utilisé, elles sont le plus souvent cuites en mode A, mais des exemples de cuisson en mode B sont également attestés. Un engobe est fréquemment observé sur la surface extérieure des lampes.
Pour les lampes, deux grands groupes sont distingués en fonction de l’ouverture ou de la fermeture du réservoir, critère ayant une influence sur le type de combustible utilisé (huile, graisse, suif …). Au sein de chaque grand groupe, les luminaires sont classés par types selon des critères chronologiques, techniques (moulage ou tournage) et morphologiques en concordance avec les principales typologies de référence.
Pour les lampes tardo-républicaines, la typologie établie par Heinrich Dressel en 1879 à partir du mobilier issu de fouilles de cette époque à Rome est employée (Dressel 1879). Pour les lampes impériales, le choix des références s’est porté principalement sur la typologie de S. Loeschcke élaborée d’après le matériel du camp romain de Vindonissa situé sur l’actuelle commune suisse de Windisch (Loeschcke 1919). Cette typologie, demeure actuellement la plus usitée pour les lampes des provinces situées au nord des Alpes. Dans la lignée de l’ouvrage de S. Loeschcke, une synthèse pointue sur les lampes de Suisse, publiée en 1977 par Annalis Leibundgut, constitue encore aujourd’hui un ouvrage de référence pour les chercheurs (Leibundgut 1977). Ces classifications ont, depuis leur publication, été complétée par divers chercheurs en lychnologie. C’est le cas notamment pour la typologie des bandeaux complétée par C. Bémont à partir des lampes de Glanum (Bémont 2003, fig. 3) ou des lampes ouvertes, complétée par K. Goethert d’après les lampes du musée de Trèves (Goethert 1997). Certaines lampes se rattachent également à la classification de Donald M. Bailey, qui a publié l’intégralité des collections du British Museum en quatre volumes (Bailey 1975, 1980, 1988, 1996).
Les autres types inédits sont désignés par le nom du site où ils ont été découverts : par ex : Clemency (Metzler et al. 1991), Goeblange-Nospelt (Metzler, Gaeng 2009), Bavay (Hanotte 2018), etc.
La typologie des bougeoirs intègre les formes caractérisées à Avenches (Castella, Meylan Krause 1994) et Trèves (Goethert 1997). Les différents types de candélabres correspondent à des productions des ateliers de La Villeneuve-au-Châtelot (Aube) (Ahü-Delor, Salles 2018, Fig. 12, p. 81) et du Noyonnais dont plusieurs occurrences sont attestées sur les sites de consommation (Ben Redjeb 1992 Fig. 36, p. 66, n°9 ; Corsiez 2019 ; De Muylder (dir.) 2014, Fig. 293 ; Piton, Delebarre 1993, Fig. 26, n°11).
Ahü-Delor A., Salles B., L’atelier de production céramique de La Villeneuve-au-Châtelot (Aube), reprise des fouilles anciennes », dans Actes du Congrès de la SFECAG Reims, 10-13 mai 2018. Marseille, 2018, p. 73‑96.
Bailey D.M., A Catalogue of the lamps in the British Museum ; I. Greek, Hellenistic and early Roman pottery lamps, Londres, 1975. 397 p.-150 p. de pl.
Bailey D.M. – A Catalogue of the lamps in the British Museum ; II. Roman lamps made in Italy. London, 1980. 17-458 p.-104 p. de pl.
Bailey D.M. – A Catalogue of the lamps in the British Museum ; III. Roman provincial lamps, Londres, 1988. XV-560 p.-160 p. de pl.
Bailey D.M., A Catalogue of the lamps in the British Museum ; IV. Lamps of metal and stone, and lampstands,Londres, 1996. XIII-192 p.-192 p. de pl.
Bémont C., Les Lampes de Glanum, Montpellier, 2003. 302 p., 57pl.
Ben Redjeb T., « Une agglomération secondaire des Viromanduens : Noyon (Oise) », Revue Archéologique de Picardie, 1‑2, 1992, p. 37‑74.
Castella D., Meylan-Krause M.-F., « La céramique gallo-romaine d’Avenches et de sa région. Esquisse d’une typologie », Bulletin de l’Association Pro Aventico, 36, 1994, p. 5-126.
Crosiez A., La céramique romaine de cinq pagi du nord de la Gaule (P. Laudunensis, Suessionensis, Tardunensis, Noviomensis et Vermandensis) : caractérisation, chronologie, fonctions et économie, 2019. 431 p. (Archéologie et Histoire Romaine, 41)
De Muylder M. (dir.), Canal Seine-Nord Europe, fouille 34, Picardie, Oise, Noyon, « la Mare aux Canards » : une villa aristocratique de la cité des Viromanduens : rapport de fouilles. Amiens, Croix-Moligneaux, 2014. 9 vol. (2857 p.). (Canal Seine-Nord Europe : fouille 34).
Dressel H., Lucernarum formae, 1879. (C.I.L. II, 1)
Goethert K., Römische Lampen und Leuchter : Auswahlkatalog des Rheinischen Landesmuseums Trier, Trier, 1997. 218 p. (Schriftenreihe des Rheinischen Landesmuseums Trier)
Hanotte A., Lux. Catalogue des luminaires en terre cuite du Forum antique de Bavay, 2018, 277 p.
Leinbunbgut A., Die Römischen Lampen in der Schweiz : eine Kultur- und Handelgeschichtliche Studie. Berne, 1977. 337 p. 56 pl.
Loeschcke S., Lampen aus Vindonissa : ein Beitrag zur Geschichte von Vindonissa und des antiken Beleuchtungswesens, Zürich, 1919. 358 p. XXIII pl.
Metzler J., Waringo R., Bis R., Metzler-Zens N., Clemency et les tombes de l’aristocratie en Gaule Belgique. Luxembourg : Musée national d’histoire et d’art, 1991. 182 p. (Dossiers d’archéologie du Musée national d’histoire de l’art, 1)
Metzler J., Gaeng C. et alii, Goeblange-Nospelt : une nécropole aristocratique trévire. Luxembourg, 2009. 559 p. (Dossiers d’archéologie du Musée national d’histoire de l’art, 13)
Piton D., Delebarre V. – La céramique gallo-romaine de Vendeuil-Caply. In Vendeuil-Caply, Berck-sur-Mer, 1993, p. 267‑341 (Nord-Ouest Archéologie, 5).