H – La céramique glaçurée (GL) de Tourcoing

GOMES Manuel

Description technique. La céramique glaçurée désigne des récipients généralement fabriqués à l’aide de l’énergie cinétique rotative, ou tout autre objet de terre cuite en atmosphère oxydante, ayant la particularité d’être tout ou partiellement, revêtus d’une glaçure plombifère.

Répertoire et fonctions. Le répertoire est si diversifié qu’il est vain d’inclure une dimension fonctionnelle à la définition de la céramique glaçurée. Les récipients ont tout d’abord un usage alimentaire : la préparation, le service et à la consommation des nourritures solides et des boissons, la conservation des denrées (plats, assiettes, bols, réchauds de table, cruches, mortiers, passoires, pots à liquides, pot de stockage, jarre de transport, etc.). La catégorie rassemble également des récipients et objets à usage non alimentaire : pots de chambre et bassins, emballages de pharmacopée (albarelli), éclairage (lampes), jardinage (pots horticoles), ou relevant de l’artisanat (bacs à chandelles, réchauds de peignage, etc.). La céramique architecturale peut également être glaçurée, notamment les carreaux de pavement et les tuiles. Seule la vaisselle destinée à la cuisson des aliments (GLF) possède des critères de reconnaissance permettant son exclusion de la catégorie générale.

Registres décoratifsLa céramique glaçurée médiévale, moderne et contemporaine de la région septentrionale peut bénéficier de deux grandes techniques décoratives, cumulables sur un même récipient. La première emploie la barbotine, généralement apposée sur la surface de la face visible du récipient, avant l’application de la glaçure. Elle se décline en deux grands groupes : l’engobage couvrant (GL.ec) et la décoration non couvrante à la barbotine (GL.db). Pour l’un et l’autre groupe, divers raffinements peuvent constituer des marqueurs chronologiques à explorer, comme l’engobage couvrant à décor géométrique ou figuré obtenu par grattage (GL.sgr) ou la céramique dite « très-décorée » (GL.td). Dans le courant du XVIIe s. et au XVIIIe s., il semble qu’une nouvelle génération de céramique glaçurée surchargée de décors soit produite en Flandre, les récipients concernés cumulent souvent engobage, grattage, décors non couvrant à l’aide de barbotines de différentes couleurs. Sa caractérisation est en cours, en attendant le cumul décoratif est codé par l’emploi d’une barre oblique (ex : GL.sgr/db). La seconde technique décorative majeure repose sur la teinte partielle ou totale de la glaçure plombifère dans sa masse, à l’aide d’oxydes métalliques comme le cuivre (teinte verte), le manganèse (violet à noir : GL.mg) et le fer (brun à brun violacé métallescent : GL.bf). Si la teinte à l’oxyde de cuivre semble un phénomène sans signification chronologique, l’apparition des autres techniques de teinte durant les périodes modernes et contemporaines semblent constituer des marqueurs signifiants de ce point de vue.

Typologie

La typologie mise à disposition sur Onicer est celle du matériel découvert lors des fouilles de la Grand Place de Tourcoing, qui sera publiée prochainement. Elle constitue un premier élément d’un projet plus vaste couvrant la vaisselle médiévale, moderne et contemporaine pour le Nord et le Pas-de-Calais. Ce premier versement est représentatif de la vaisselle glaçurée en usage dans la région lilloise entre le XIIIe et le début du XVIe s.Elle est organisée en groupe morphologique : Assiette (A), Bol (B), Mortier (MO), Bouteille (BT), Cruche (CR) et Lampe (L). Les types sont ensuite numérotés. Le préfixe est Tourcoing : par exemple, GLT Tourcoing CR2.