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Les céramiques tournées du Haut Moyen Âge partagent un répertoire commun, bien que l’on attribue à différentes catégories de céramique fine ou commune.
Les deux travaux couvrant, pour le premier les régions de Düsseldorf et Heinsberg, et pour le second la région du Bas-Rhin au nord de l’Eifel sont ici présentés ensemble, car ils se recoupent largement. Tout comme la typologie LPV, ils se basent sur les assemblages funéraires. La typo-chronologie proposée par Frank Siegmund et publiée en 1998 s’appuie sur 2340 tombes. Grâce aux analyses par sériation basées sur les tombes de femmes, sur les tombes d’hommes ainsi que sur sur les colliers et grâce à l’analyse topo-chronologique des cimetières et des tombes datées par des monnaies ou par dendrochronologie, l’auteur établit onze phases entre le début Ve et le VIIIe siècle. Parallèlement, créé en 1991 à l’Université de Bonn, le groupe de travail Franken AG regroupant Ulrike Müssemeier, Elke Niveler, Rüth Plum et Heike Pöpplemann, couvre une région suivant les limites des frontières géographiques établies par les travaux de Frank Siegmund, de Kurt Böhner et de Hermann Ament. Avec une approche similaire à celle de Frank Siegmund, l’étude porte sur près de 935 tombes. En association avec Frank Siegmund, Elke Nieveler publie une chronologie en onze phases pour la région rhénane en 1999. Le groupe du Franken AG publie ensuite sa typo-chronologie en 2003.
Pour la typologie de la céramique, le Franken AG suit la structure proposée par Frank Siegmund et reprend en grande partie sa classification. Il n’en diffère que pour les vases les plus fréquents dans les tombes, les Knickwandtopfen ou pots biconiques. Dans l’ensemble, le classement repose sur une approche principalement basée sur la forme et les décors. Il ne tient pas compte des pâtes et assez peu des catégories techniques. Frank Siegmund note que les pots biconiques, sont lissés alors que les pots ovoïdes, les bouteilles, les pichets et les cruches sont rugueux. Il donne cependant des indications sur la techniques de certains types. Les grands types sont désignés dans la typologie par une abréviation.
Les pots biconiques – KWT – sont classés par Frank Siegmund en quatre groupes (de 1 à 4) sur base de la forme du haut du corps. L’auteur affine ensuite la classification à partir des décors alliés aux « formes de base ». Ces dernières sont identifiées à partir de deux rapports, celui du diamètre du corps sur hauteur puis celui du diamètre d’ouverture sur le diamètre du corps. L’auteur ne tient compte que des proportions des vases, pas de leur taille. Il ne distingue pas non plus les pots munis d’anses et/ou de bec verseur des autre pots. Pour chaque type, il mentionne si les vases sont lissés ou rugueux. Le Franken AG, reprends dans les grandes lignes la classification de Frank Siegmund et se base sur les proportions des pots avec une ouverture plus ou moins large et des profils trapus ou élancés. 5 groupes sont ainsi définis. En plus, le Franken AGdistingue les décorations et ajoute une lettre (de A à H) à sa nomenclature.
Pour les autres formes, en dehors de rares exceptions le Franken AG suit le classement de Frank Siegmund et place un « S » devant chaque abréviation pour l’indiquer. Pour les pots ovoïdes – WWT – deux grands groupes se distinguent à partir de la forme du haut du corps et l’inclinaison des parois, puis des sous-groupes sont définis notamment à partir de la morphologie de la lèvre et du fond. Les types de bouteilles – FLA – sont définis sur base de la forme du col (étroit ou large) et du rapport du diamètre du fond sur celui du corps. Les pichets – KRU – sont différenciés sur base du nombre d’anse puis du rapport du diamètre du col sur le diamètre du corps. Pour les cruches – KAN – le classement repose sur le bec verseur puis sur le rapport du diamètre du corps sur la hauteur du corps, de même que sur la forme du fond. Les bols et écuelles – SHA – sont d’abord divisées en deux groupes selon la présence d’une carène ou non. Dans le second cas, l’auteur distingue les formes lissées rouges et les rugueuses. Si l’écuelle est carènée, la forme est ensuite classée selon la morphologie du fond, puis du haut du corps ou la lèvre puis, éventuellement, selon le type de cuisson et le lissage.
Müssemeier U., Nieveler E., Plum R., et Pöppelmann H., Chronologie der merowingerzeitlichen Grabfunde vom linken Niederrhein bis zur nördlichen Eifel. Materialien zur Bodendenkmalpflege im Rheinland, Cologne, 2003.
Siegmund Fr., Merowingerzeit am Niederrhein : Die fruhmittelalter Funden aus dem Regierungsbezirk Dusseldorf und Kreis Heinsberg (Rheinischen Ausgrabungen), Bonn, 1998.
Nieveler E., Siegmund F., “The Merovingian chronology of the Lower Rhine Area : results and problems”, dans Hines Jhon, Nielsen, K. H. and Siegmund, F., The pace of change. Studies in Early-Medieval chronology, Oxford, 1999, p. 3-22.